Le photographe est, depuis son enfance, fasciné par les nuages. Il lève souvent les yeux vers le ciel afin de suivre le voyage silencieux de ces objets oniriques du plein jour. Et il rêve aussi des montagnes, mais seulement si elles appartiennent au royaume des nuages.
Pour A. Kuncius les nuages sont une source infinie de poésie, un symbole de transformation et du désir d’ailleurs. Il accepte cette invitation au voyage, mais pour ce seul voyage, car il n’a jamais eu le goût pour les voyages dans les contrées exotiques.
En lecteur passionné de Charles Baudelaire, il cite « l’Etranger » dans son recueil photographique « Le Livre des nuages » :
« -Eh ! Qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
-J’aime les nuages….les nuages qui passent…là-bas… là-bas…les merveilleux nuages ! »
Dans son « Livre des Nuages », en guise d’introduction, le photographe explique de manière poétique la raison pour laquelle les nuages le fascinent tant :
…parce qu’ils n’appartiennent à personne
apparaissent et disparaissent
découvrent le ciel
réveillent l’inquiétude
emportent l’aspiration
remplissent le vide
éclaircissent la mémoire,
apaisent l’âme[1]
Pour compléter ses images carrées noir et blanc de nuages avec son Rolleiflex, le photographe a aussi parallèlement créé des films vidéo sur ces mêmes nuages, afin de continuer à observer en couleur ce processus vivant, car, pour lui, la lumière n’est pas une donnée statique.
[1] Algimantas Kuncius, A propos des nuages dans Debesu knyga (« Le livre des nuages », trad. Yolita René)